Art Stories dans La Libre

Article publié le mercredi 10 janvier 2018 dans La Libre Belgique.

L’humain en histoires d’art

Pour l’ouverture de sa galerie “art stories”, Malika Es-Saïdi, artiste elle-même, réalisatrice de films, a mis en place un duo de peintres. L’un d’eux est hyperconnu de< tous les amateurs d’art en Belgique, l’autre se révèle pour la première fois aux cimaises. Ils ont en commun d’avoir travaillé dans le même atelier à l’Aca d’Uccle, le premier comme professeur, l’autre comme élève. Ils ont en commun de partager, chacun à leur manière, en peinture, l’intime nécessité de traduire la condition humaine et de placer l’être humain au cœur sensible de leurs œuvres. Les peintures d’Arié Mandelbaum et d’Amina Rezki racontent non pas des histoires mais une histoire, celle des hommes et des femmes, qui traversent le temps et la vie dans la réalité de la chair et de l’esprit, dans les vicissitudes, dans les rapports aux autres et au monde, dans cet instant privilégié de la création qui permet de dire. Et de montrer. Leurs œuvres, unies dans cet hymne à l’humain malgré les blessures et les cicatrices jamais estompées, apparaissent tels des hommages rendus à ceux et celles qui assument leur destin. Jusque dans les épreuves. Inlassablement, marqué par un trajet de vie d’origine polonaise et stigmatisé de manière indélébile par la Shoah, Arié Mandelbaum (1939, vit en Belgique et aux Etats-Unis) ose à peine faire émerger ses personnages dont l’existence se situe entre présence et absence. Mais bien réels en leur chair humaine. Amina Rezki (1962, Tanger – Vit à Bruxelles) peint “sans titre”, à la fois maintenant et hors du temps, l’être humain, à la fois éprouvé et résistant en se maintenant dans le magma dans lequel il apparaît. Mais il est, et elle affirme son image, jusqu’au visage, jusqu’à l’identité. Dans les deux cas, des œuvres profondément émouvantes. (C.L.) UArié Mandelbaum Amina Rezki, Gallery art story, 73 av. Lepoutre, 1050 Bruxelles.

Prolongé jusqu’au 20 janvier.

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